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Abstractions naturelles

La thématique a l’air d’un oxymore tant la tradition française oppose Nature et Culture ; des générations de bacheliers ont disserté sur le sujet. D’un côté l’œuvre abstraite, purement intellectuelle puisque non figurative, de l’autre la Nature, l’idéal esthétique vers lequel chacun veut tendre, la perfection sans artifice qui, se suffisant à elle-même, ne nécessite aucune explication. Pourtant les œuvres présentées nous incitent à interroger la place du réel dans une peinture sans représentation et, dans un singulier dialogue, les photographies interpellent sur ce qu’elles sont censées représenter avant de comprendre leur composition et les conditions de la prise de vue.  n’y a rien de très original de faire référence à des formes biologiques, géologiques, aquatiques pour mettre en évidence leur capacité à nous plonger dans un monde abstrait, stimulant notre imagination et nos rêves. In fine, les œuvres proposées ont une puissance picturale particulière, elles évoquent de façon saisissante les forces secrètes, diversions telluriques des couches sédimentaires et ondulations aquatiques les plus folles. Le jeu des couleurs est également fascinant, on perd en route les notions d’échelle et de distance. Après «L’air et les songes», «L’eau et les rêves» de Bachelard, Karine Arnette, Nathalie Moizard, Christelle OHL, Anne Renauld et Arnaud Pès confrontent la puissance des éléments à leur inspiration poétique et partagent leurs visions de leur monde .